De Barcelone à Montréal : lutter pour la prévention et la rémission du diabète au-delà des frontières
Entretien avec Dr Josep Iglesies-Grau, cardiologue poursuivant un fellowship au Centre ÉPIC
Accueil > Blogue > De Barcelone à Montréal : lutter pour la prévention et la rémission du diabète au-delà des frontièresCet article est tiré de la troisième édition du magazine de la Fondation
« Quand on parle de santé, mieux vaut prévenir que guérir. Il est temps de changer de paradigme, de repenser notre système qui est axé sur le traitement des maladies et d’investir davantage en prévention. J’ai choisi l’Institut de Cardiologie de Montréal parce que c’est tout simplement le meilleur endroit pour réaliser ce virage. »
Originaire de la Catalogne, le Dr Josep Iglesies-Grau poursuit depuis 2020 un fellowship en cardiologie préventive au Centre ÉPIC. Le jeune spécialiste nous parle avec passion de cette approche novatrice et prometteuse, dans laquelle l’Institut de Cardiologie de Montréal joue un rôle clé sur la scène internationale.
Le Centre ÉPIC : lieu de prédilection pour l’avenir de la prévention des maladies cardiovasculaires
Formé en cardiologie à Barcelone, le Dr Iglesies-Grau se tourne instinctivement, dès ses premières années d’études, vers la prévention. « J’ai tout de suite été attiré par la prévention cardiovasculaire à tous les niveaux, la prise en charge d’une personne sur plusieurs aspects. La nutrition, l’activité physique, l’arrêt du tabagisme, l’utilisation adéquate des médicaments et l’adhérence aux traitements : ce sont plusieurs éléments qui, ensemble, contribuent grandement à prévenir les maladies cardiaques et autres. Les raisons pour lesquelles je m’y intéresse sont très claires : on n’accorde pas assez d’importance, selon moi, à cette approche préventive qui a fait ses preuves. »
En 2017, alors qu’il poursuit sa résidence en Europe, Josep Iglesies-Grau constate l’ampleur du manque à gagner : « Il y a en Europe une belle expertise pour les soins et de grandes avancées dans les technologies de pointe, mais quand les patients nous demandent : “Qu’est-ce que je pourrais faire pour prévenir? Qu’est-ce que je dois manger maintenant? Qu’est-ce que je fais pour être en meilleure santé?”, les réponses du personnel soignant sont rapides, parfois évasives, souvent par manque de temps. On ne parle pas assez d’alimentation dans les universités européennes, on n’apprend pas assez aux médecins comment élaborer une prescription personnalisée d’activité physique. »
À la recherche d’un établissement de santé pour se spécialiser en prévention, le jeune docteur tourne alors son regard de l’autre côté de l’océan : « En Catalogne, comme ailleurs en Europe, il n’y a pas de programme formel en prévention cardiaque. Deux mentors m’ont donc parlé du Centre ÉPIC, et de la possibilité d’avoir un encadrement hors pair pour poursuivre un fellow en prévention là-bas. Je suis venu une première fois en 2018 afin de démontrer mon intérêt, puis j’ai débuté ma formation à l’Institut de Cardiologie de Montréal, en 2020. Je ne regrette en rien cette décision. »
La clinique du diabète : l’espoir de renverser la maladie
Depuis son arrivée au Centre ÉPIC, le Dr Iglesies-Grau dédie une partie importante de son temps aux travaux de la clinique de prévention du diabète : « Mon fellow est grandement consacré à la prévention et la rémission du prédiabète et du diabète de type 2 (deux facteurs de risque contribuant aux maladies cardiovasculaires) et je me penche sur les possibilités de renverser cette maladie grâce aux changements d’habitudes de vie. Je m’intéresse également à la résistance à l’insuline précoce, un facteur qui n’est pas assez bien pris en considération dans le développement de la maladie. »
« Depuis 50 ans, on dit simplement à une personne qui se fait donner un diagnostic de diabète : “Désolé, vous êtes diabétique. Prenez cette médicamentation pour tout le reste de votre vie… bougez plus, mangez bien.” Et ça fonctionne partiellement : la maladie continue à progresser, les patients sont hospitalisés à nouveau. J’essaie de mieux comprendre les conditions liées à ces situations et leurs liens avec les problèmes cardiaques pour trouver ce qui pourrait mener à une rémission. Je souhaite qu’on puisse passer de “il n’y a pas grand-chose à faire” à “Peut-être qu’on peut renverser la maladie”. C’est un changement de paradigme énorme. »
Un besoin accru de soutien pour encadrer une clientèle grandissante
En pleine évolution, la clinique du diabète du Centre ÉPIC compte cette année plus de 350 participants, parmi lesquels se trouvent d’anciens patients de l’Institut de Cardiologie de Montréal qui sont prédiabétiques, diabétiques ou avec une résistance à l’insuline établie, mais aussi des personnes venues de l’extérieur et souffrant du diabète. Une croissance rapide qui, selon le Dr Josep Iglesies-Grau, commande le déploiement de ressources supplémentaires : « Je crois très fortement au potentiel de la clinique et du Centre ÉPIC. On pousse le volet prévention au maximum, avec des résultats probants. Présentement, il y a une grosse liste d’attente, on n’arrive pas à répondre à la demande.
Pour offrir une meilleure prise en charge et améliorer les services, on doit embaucher plus de monde. On a besoin de ressources humaines qualifiées comme des nutritionnistes, des kinésiologues et des infirmières pour fournir un accompagnement et des conseils adéquats. La prévention, c’est une manière différente de comprendre les maladies : ça prend beaucoup d’encadrement pour motiver les patients à changer et les accompagner pendant ce processus. Ce que nous offrons au Centre ÉPIC et à l’Institut est très rare dans le monde, et le soutien des donateurs nous permettrait d’aider beaucoup plus de gens. »
Le rêve d’un système de santé axé sur la prévention
À l’aube d’une carrière florissante, le Dr Josep Iglesies-Grau caresse l’espoir de participer à un grand changement de mentalité dans l’univers de la santé : « Je souhaite qu’il y ait plus de centres de prévention cardiaque globale au Canada, en Europe, et partout sur la planète. Je voudrais que, dans le futur, nous puissions offrir de nombreuses ressources à la population générale et aux médecins de famille qui la suivent de près. »
« C’est fou de penser qu’à l’origine des maladies qui présentent le plus haut taux de mortalité, il y a toujours les mêmes quatre facteurs de risque : l’alimentation, le tabagisme, la consommation d’alcool et la sédentarité. Il est grand temps que nous investissions davantage en prévention, non seulement parce que la prise en charge de ces maladies coûte très cher à l’État, mais aussi parce que c’est une opportunité précieuse d’améliorer considérablement la qualité de vie des gens. Il faut mettre la prévention au cœur de notre système de santé, et dans cette démarche, le Centre ÉPIC peut devenir une référence internationale. »
Après 3 ans à évoluer au sein de l’Institut de Cardiologie de Montréal, celui qui a changé de continent afin de poursuivre un fellowship se dit choyé de pouvoir grandir dans un centre d’exception : « J’adore le centre ÉPIC et je crois que ce qu’on y fait peut vraiment changer les choses. En tant que clinicien-chercheur, j’aimerais contribuer à faire avancer la cause en démontrant que le volet prévention est celui dans lequel on doit investir, et l’Institut est un lieu fantastique pour la réalisation des projets de recherche qui me tiennent à cœur. », conclut-il.
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