Vivre après un arrêt cardiaque : l’histoire qui a chamboulé la vie de Jarred Kotler
Entretien avec Jarred Kotler, patient à l'Institut de Cardiologie de Montréal
Accueil > Blogue > Vivre après un arrêt cardiaque : l’histoire qui a chamboulé la vie de Jarred Kotler« Le 12 avril 2020, en pleine pandémie, pendant que je jardinais avec ma femme et mes enfants, je me suis tout à coup senti très mal, un peu comme si j’étais en train de faire une indigestion. Je n’avais pas de classique “engourdissement du bras droit” ni de “pression sur la poitrine”, mais je ne me sentais vraiment pas bien. Je suis entré à la maison sans manger le repas avec ma famille, restant seul dans ma chambre à essayer de me reposer. À 1 heure du matin, je ne me sentais pas mieux. Ma femme a vu mon visage, d’une pâleur extrême, et m’a dit “ok, c’est assez, j’appelle l’ambulance”. Dès leur arrivée, les ambulanciers m’ont couché sur une civière en disant : “monsieur, vous êtes en train de faire une crise cardiaque”. »
Jarred Kotler répond à nos questions concernant cet événement soudain et nous explique comment l’Institut de Cardiologie de Montréal le soutient quotidiennement à travers les nouvelles réalités de sa condition cardiaque.
Votre crise cardiaque est arrivée au début de la pandémie. Comment est-ce que tout s’est déroulé?
« J’ai d’abord été envoyé à l’Hôpital Général du Lakeshore, premier répondant désigné, pour ensuite être transféré à l’Hôpital Général Juif. Une fois arrivé, les docteurs ont commencé à mettre des stents (des endoprothèses) sur le côté gauche de mon corps, mais quand ils ont tenté d’en placer un sur mon côté droit, mon cœur s’est arrêté. Pendant 2 minutes 30 secondes, la ligne de pulsation du moniteur est restée plate. J’ai donc eu deux crises cardiaques : une le 12 avril 2020 et l’autre le lendemain. Ils ont essayé de me réanimer quatre fois. Évidemment, ils ont réussi. »
« Ils m’ont ensuite branché à une machine ECMO (oxygénation par membrane extracorporelle) pour donner un répit à mon cœur affaibli. » La machine ECMO est similaire à la machine cœur-poumons, qui sert à dévier la circulation sanguine lors d’opérations à cœur ouvert. En pompant le sang en dehors du corps pour lui assurer un apport en oxygène, elle permet au cœur et aux poumons de se reposer.
« Après l’intervention, on m’a transféré à l’Institut de Cardiologie de Montréal. Je suis resté pendant 3 semaines et demi derrière une vitre, sans aucun visiteur, pas même ma femme et mes enfants. C’était très difficile, mais les gens de l’hôpital ont été extraordinaires. Ils ont tout donné pour faire en sorte que je puisse rentrer chez moi avant mon anniversaire, qui est le 3 mai. »
À quoi ressemble la vie après une crise cardiaque?
« J’ai toujours été très actif, je me suis toujours bien nourri, pratiquant différents sports comme le hockey. Des deux côtés de ma famille, il y a un historique connu de maladies cardiaques, alors j’ai toujours été à l’affût des signes, même si je ne me suis jamais fait examiner… ce que j’aurai dû faire. Tout le monde devrait être suivi régulièrement par un médecin. »
« Lorsque je me suis réveillé, je me souviens m’être fait dire que je devrais maintenant vivre avec un cœur qui fonctionne au tiers de ses capacités, et que j’aurais besoin de plusieurs médicaments différents pour le reste de ma vie. C’est ma nouvelle réalité. »
Comment vous êtes-vous impliqué dans le match de hockey pour lever des fonds?
« J’ai été invité à joindre la levée de fonds par l’entremise de mon ami Robert Cressaty. Il m’a dit que l’idée d’organiser un match de hockey pour amasser de l’argent lui était venue après la mort de son ami Brad Davis, qui a succombé à une crise cardiaque en octobre 2021. J’avais entendu parler à travers notre cercle d’amis de l’histoire de Brad, mais je ne l’ai pas connu personnellement. J’ai dit à Robert : “j’embarque, mais seulement si l’argent est versé à l’hôpital qui me soigne : l’Institut de Cardiologie de Montréal. Leur expertise et leur maîtrise des technologies m’ont sauvé la vie.” Robert a accepté ma proposition, et c’est comme ça que tout a commencé. »
En quoi l’Institut de Cardiologie de Montréal et le Centre ÉPIC sont-ils chers à vos yeux ?
« Je ne vais jamais arrêter de soutenir l’Institut de Cardiologie de Montréal. Pourquoi? Pour donner en retour, parce qu’ils ont été là pour moi et ma famille, qu’ils m’ont tant donné, et me donnent toujours beaucoup. »
Depuis mai 2020, Jarred Kotler a été monitoré par une grande équipe de 11 docteurs et de soignants à l’Institut de Cardiologie de Montréal, et il en sera ainsi pour le reste de sa vie. « J’y suis allé tous les jours pendant des mois, et maintenant j’ai des examens mensuels. Je connais tout le monde là-bas. Ils sont littéralement devenus ma deuxième famille. Quand mon père a été admis à l’hôpital pour un problème cardiaque, le docteur lui a même demandé : “M. Kotler, avez-vous un lien de parenté avec Jarred Kotler?” C’est dire à quel point ils me connaissent! »
Avant sa crise cardiaque, Jarred Kotler avait l’habitude de partir tous les ans en excursion de canot avec ses amis. En 2022, il demande à ses docteurs la possibilité de participer au voyage suivant. Après quelques tests, ils ont accepté, sans toutefois promettre qu’il n’y aurait aucun risque. Jarred s’est donc entraîné au Centre ÉPIC en vue de ce périple. « C’était tout un défi, mais je l’ai fait! »
« Avant, je disais : “on a juste une vie”, maintenant je dis : “on vit tous les jours, il faut simplement faire en sorte que ça compte”. »
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