David lajeunesse

Courir avec cœur : le parcours de David Lajeunesse

Témoignage / 22.09.2025
Le 3 juin 2024, la vie de David Lajeunesse a basculé. Ingénieur de formation, père en devenir, il a soudainement perdu un pilier de sa vie : Marc, le conjoint de sa mère depuis 28 ans. Celui qu’il appelle son « deuxième père » et qui a toujours été là pour lui.
David lajeunesse

Des signes ignorés

Ce jour-là, David était à l’épicerie avec sa conjointe. « Ma mère m’a appelé pour me dire que Marc était inconscient, qu’il s’en allait à l’hôpital, raconte-t-il. Ma blonde était enceinte, on allait acheter de la crème glacée… » Il s'est précipité à l’hôpital, mais il était trop tard. Marc est décédé d’une crise cardiaque.  

Marc avait pourtant ressenti plusieurs symptômes : douleurs au dos, à la poitrine, aux épaules, dans le haut des bras. L’ambulance s’était rendue chez lui, mais il avait refusé d’embarquer, convaincu que ça finirait par passer. Il avait tenté de se reposer. En se réveillant, il s’était senti plus mal et avait dit à sa conjointe qu’ils devaient aller à l’hôpital. Il s’est effondré avant même d’avoir pu franchir la porte. 

Pour David, le choc a été brutal. Mais il a aussi marqué un tournant, une prise de conscience. 

Une vie transformée

Depuis le décès de Marc, David écoute davantage les signaux, prend le temps de ralentir quand il le faut et parle plus ouvertement des symptômes à ne pas ignorer. 

Un an plus tard, il a choisi de prendre part au Bromont Ultra, en s’inscrivant à l’une de ses épreuves les plus exigeantes : la course en sentier de 55 kilomètres, avec plus de 2 500 mètres de dénivelé. 

Pourquoi? Parce qu’il a toujours aimé se dépasser, oui. Mais aussi pour honorer Marc et soutenir la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal. 

« Ça m’a fait réaliser que la vie est fragile. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Je suis plus attentif à mon corps maintenant. »
[David Lajeunesse]

Un entraînement au rythme du cœur

Aujourd’hui, David se lève chaque matin à 5 h ou 5 h 30 pour aller courir. Il vit à Lac-Brome, tout près des sentiers. Il s’entraîne, modifie son alimentation, ajuste son quotidien. « J’étais déjà sportif, mais là, j’ai mis ça à un autre niveau. Ce défi-là me pousse à mieux manger, à bouger plus. » 

Il s’impose une discipline rigoureuse, ajustant ses entraînements à sa nouvelle réalité de papa. Malgré les nuits écourtées, il trouve le temps de courir en se levant aux aurores, déterminé à aller au bout de son défi. 

Le mental, moteur de résilience

La course en sentier est aussi un effort mental. « Je vise de le faire en 7 ou 8 heures. Tu cours, tu montes, tu souffles, mais tu continues pareil. » Pendant ses longues sorties, David pense à Marc. Ça lui donne l’énergie nécessaire pour continuer à avancer. David est convaincu qu’il aurait été fier de lui et qu’il l’aurait l’encourager jusqu’à la ligne d’arrivée. 

Donner au suivant

Cette année, David a choisi de courir pour Marc — et pour tous ceux qui, comme lui, ont été touchés de près par les maladies du cœur. Il a lancé une collecte de fonds au profit de la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal, qui soutient les projets novateurs de l’ICM en recherche, en soins, en prévention et en enseignement. Il est convaincu que chaque don, quel qu’en soit le montant, contribue concrètement à améliorer les soins offerts en santé cardiaque.  

Se lancer un défi ne fait pas disparaître la peine, mais ça donne un but, ça aide à reprendre son souffle. Et parfois, au détour d’un sentier, penser à la personne qu’on a perdue donne l’élan qu’il faut pour continuer. 

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