L’histoire de Michel remonte aux années 1990, alors que son père, Jean, commence à ressentir d’étranges douleurs au cœur. Le verdict tombe : cardiomyopathie dilatée. Malgré les traitements, la maladie progresse silencieusement. En 2002, après un avant-midi de golf comme tant d’autres, Jean s’effondre subitement. L’autopsie confirmera le diagnostic.
Quelques années plus tard, l’histoire semble se répéter. Michel, alors âgé de 26 ans, est sur son wakeboard au lac Tremblant, lorsqu’il ressent à son tour une violente douleur à la poitrine. Instinctivement, il lâche la corde et se laisse flotter sur le dos, incapable de bouger. Transporté d’urgence à l’hôpital, il apprend qu’il devra rencontrer un cardiologue dans les jours suivants. C'est là qu’il croise la route du Dr Denis Roy et de l’équipe de l’ICM, qui le prend en charge rapidement.
Le Dr Roy confirme alors ce que Michel redoutait : il souffre de la même condition cardiaque que son père. Pour stabiliser son cœur et prévenir d’éventuelles arythmies, une médication lui est rapidement prescrite. Peu après, les médecins procèdent à la pose d’un défibrillateur cardiaque implantable, un petit appareil qui veille silencieusement sur lui, prêt à intervenir à la moindre alerte.
« Mon défibrillateur m’a certainement sauvé la vie à maintes reprises », souligne Michel, conscient de la chance qu’il a eue de bénéficier des soins et des technologies disponibles.
Pendant plusieurs années, la cause exacte de cette maladie cardiaque demeure mystérieuse, malgré le fait que d’autres membres de la famille présentent des problèmes de cœur. Mais en 2011, une percée importante change la donne : le laboratoire de l’ICM identifie une mutation génétique, responsable de la cardiomyopathie dilatée qui court dans la famille de Michel.
Cette découverte permet d’offrir le dépistage à plusieurs membres de sa famille et, pour la première fois, d’anticiper et de prévenir les conséquences de cette mutation.
En 2024, après des années de suivi et de résilience, la maladie de Michel s’aggrave. Il frôle la mort dans un stationnement, devant ses enfants. Son nom est alors inscrit sur la liste d’attente pour une transplantation cardiaque. Il passe ensuite 110 jours à l’ICM, dans l’attente d’un nouveau cœur, le sien étant devenu trop faible. Malgré tout, Michel garde un souvenir positif de cette période :
« Cette période passée à l’hôpital était mieux que ce à quoi je m’attendais. La raison principale, ce sont les membres du personnel dédiés, mais surtout attentifs, amicaux et humains. On voit qu’ils ne traitent pas que la maladie, mais aussi le patient. »
Le 23 août 2024, la vie de Michel change pour le mieux. La transplantation se déroule avec succès, et moins de deux semaines plus tard, il peut regagner son foyer.
Aujourd’hui, Michel reprend goût à la vie et multiplie les activités avec ses enfants : ski, voile, paddleboard, escalade, vélo. « Je tente de profiter au maximum de mon temps. Je prends chaque moment possible avec mes enfants. Je profite de la nature. Je profite de la vie. »
Son histoire illustre la mission profonde de la Fondation : transformer chaque don en avancées concrètes qui repoussent les limites de la médecine cardiovasculaire et prolongent la vie. Grâce à la générosité des donateur·rice·s et au dévouement des équipes de l’ICM, des patient·e·s comme Michel accèdent à des traitements novateurs, à une meilleure qualité de vie et, surtout, à l’espoir.