Cet article est tiré de la troisième édition du magazine de la Fondation.
C’est au début des années 2000 que le projet de créer un centre d’enseignement intégré à même les murs de l’Institut voit le jour. « Avant, les salles d’enseignement étaient distribuées un peu partout dans l’hôpital. Nous voulions créer un centre de formation interdisciplinaire où la simulation prendrait une place importante et où des locaux pour la formation, des laboratoires et un auditorium seraient réunis au même endroit », explique le Dr Doucet.
En tant que responsable des activités du centre d’enseignement, l’infirmière Amélie Doherty prend déjà le pouls de tous les projets inspirants ayant vu le jour depuis la création du centre. « L’offre de service est de très haut calibre. On peut tenir des activités d’envergure pour former des professionnels venus d’ailleurs et organiser des symposiums internationaux, parce qu’on possède maintenant les lieux physiques et l’équipement nécessaires. On a la capacité d’orchestrer simultanément différentes simulations de soins, et ce, tous les jours. »
Adjacent à l’entrée principale de l’Institut, le nouveau centre jouit, selon le directeur de l’enseignement, d’une accessibilité hors norme. « Comme il est situé au premier étage, le centre de formation est en communication directe avec les soins cliniques et les plateaux techniques de l’Institut. La nouvelle génération d’apprenants doit gérer ses horaires de façon serrée : le fait de pouvoir rapidement passer des soins cliniques aux salles de simulation leur fait gagner du temps et ajoute à la facilité d’accès à de nouvelles formes d’enseignement. Les apprenants peuvent suivre une formation sur l’heure du dîner ou après la journée, par exemple. »
À l’intérieur des murs du CESC, l’enseignement par simulation occupe une place centrale, en phase avec les réalités contemporaines. « En 2022, on ne peut plus enseigner de la même façon qu’avant. Éthiquement, et pour la sécurité des patients, on doit simuler les situations avant de les vivre. Certaines techniques doivent être pratiquées dix fois sur un mannequin avant de pouvoir être effectuées sur un patient : l’éthique l’exige, et c’est tout à fait normal », affirme le Dr Doucet.
Une norme d’enseignement des plus rassurantes pour le patient, et qui comporte de nombreux avantages, selon le directeur.
Selon Amélie Doherty, l’implantation de l’enseignement par simulation au sein de l’Institut est un avantage dont le personnel infirmier bénéficie également : « Quand une personne se présente à l’Institut pour travailler en soins infirmiers, même si elle a acquis dix ans d’expérience, elle doit obligatoirement suivre une formation spécifique en cardiologie, parce que notre clientèle est complexe. Grâce à l’enseignement par simulation, on peut exposer le nouveau personnel à toutes sortes de problématiques, on peut reproduire les différentes unités de soins et développer des compétences avant leur orientation pratique sur le terrain. »
Au-delà des apprentissages techniques, la simulation est une méthode d’enseignement qui permet l’interdisciplinarité, explique Amélie Doherty.
« On organise des simulations dans nos laboratoires qui impliquent parfois de grandes équipes, parmi lesquelles se trouvent des résidents en médecine, mais aussi des préposés, des infirmières, des inhalothérapeutes, des anesthésistes et d’autres spécialistes. »
« Avec les scénarios de simulation réalisés en équipe, on développe non seulement des habiletés techniques, mais aussi des capacités à communiquer, à interagir pour mieux travailler ensemble, qui sont des compétences tout aussi importantes », conclut le Dr Doucet.
Le rôle crucial que jouent les donateurs dans la réalisation de ces avancées est pour Amélie Doherty une évidence :
« Le réseau de la santé ne peut pas assumer les coûts des équipements en simulation, qui sont très élevés. Sans l’appui financier de la Fondation et des donateurs, on n’aurait jamais pu avoir accès aux appareils nécessaires. Le Centre de formation ne pourrait tout simplement pas former les professionnels de la santé comme il le fait. »
« L’enseignement est parfois sous-évalué, on tient cette mission pour acquise. On pense à tort qu’enseigner est un geste qui va de soi, mais ça prend des spécialistes de l’enseignement, des pédagogues qualifiés, pour mieux former nos spécialistes et former nos spécialistes et (faire en sorte) qu’ils deviennent de bons enseignants à leur tour. La Fondation nous a toujours soutenus en ce sens, parce que l’évolution de nos pratiques et de la médecine passe avant tout par la transmission des connaissances », ajoute le Dr Doucet.
Trente ans après avoir foulé les marches de l’Institut pour la première fois, le directeur de l’enseignement constate la transformation fulgurante des méthodes d’enseignement et le développement croissant des moyens dont dispose le corps professoral pour viser l’excellence. Avec assurance, il croit à un avenir des plus prometteurs pour le Centre de formation et d’excellence en santé cardiovasculaire : « On veut devenir la référence en formation cardiovasculaire à l’échelle canadienne et internationale, toujours dans le but de pouvoir offrir les meilleurs soins possibles, et ce, à tout le monde. »