Incursion dans la recherche du futur
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Accueil > Blogue > Incursion dans la recherche du futurCet article est tiré de la deuxième édition du magazine de la Fondation
Sur quoi les chercheurs de l’Institut travailleront-ils dans les prochaines années? Aperçu des projets à venir avec David Rhainds, directeur adjoint du Centre de recherche de l’Institut de Cardiologie de Montréal.
Le Centre de recherche compte 380 employés, dont 88 chercheurs, qui travaillent dans trois axes : les vaisseaux sanguins, l’électrophysiologie (activité électrique du cœur) et la fonction myocardique (muscle du cœur). Avec les étudiants et stagiaires postdoctoraux, ce sont plus de 600 personnes qui œuvrent à mieux comprendre les maladies cardiovasculaires et à réduire leur fardeau.
Selon une longue tradition, les chercheurs de l’ICM explorent des avenues prometteuses, comme celles de la médecine de précision et des études cliniques innovantes. Ils mettent aussi sur pied des projets phares de longue haleine. Voici trois projets à venir qui laissent entrevoir de quoi sera faite la médecine de demain.
Prédire le risque grâce aux scores polygéniques
« Un score polygénique, c’est le nombre de variants défavorables qu’on peut compter dans l’ensemble du génome d’une personne », explique David Rhainds. Ce score sert à déterminer un risque donné : il peut indiquer un simple risque de calvitie, par exemple, ou encore un risque de cancer du sein, d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral. Des travaux de recherche à venir viseront à élaborer, à valider et à utiliser des scores polygéniques pour prédire le risque de certaines maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à découvrir des centaines de marqueurs qui nous sont encore inconnus.
Optimiser les études virtuelles
Des études récentes ont déjà été réalisées virtuellement, dont COLCORONA. Avec la prochaine étude COLCOT-T2D, qui vise à démontrer que la colchicine peut prévenir les événements cardiovasculaires chez les personnes souffrant de diabète de type 2, les patients peuvent s’inscrire sur un portail, obtenir de l’information sur l’étude et même signer les formulaires de consentement en ligne. « Les études cliniques virtuelles sont là pour de bon », croit David Rhainds, d’où l’importance de développer les infrastructures et les services nécessaires à leur conduite. Par exemple, on pourra livrer au patient les médicaments de l’étude, envoyer une infirmière à son domicile prendre des prélèvements lorsque cela est nécessaire ou même lui demander de faire un auto-prélèvement, de salive par exemple. On pourrait même dans le futur utiliser des capteurs qui recueillent des données sur le patient en temps réel. « Ça nous permet d’élargir notre bassin de participants, affirme le directeur adjoint, mais il y a aussi de grands avantages pour le patient. On le libère d’une certaine charge logistique tout en l’accompagnant avec les outils de communication modernes. »
Mettre sur pied un programme de recherche dans l’axe cœur-cerveau
Un des grands projets phares à venir à l’Institut est un programme de recherche très complet et structuré visant à comprendre l’interaction entre les maladies cardiovasculaires et, notamment, leur impact sur le déclin cognitif et les démences. Ce programme étudiera l’axe cœur-cerveau sous plusieurs angles, pour valider de nouveaux mécanismes. « On veut vraiment faire l’ensemble du parcours de la recherche dans le domaine cœur-cerveau avec un groupe de chercheurs de partout au Canada », explique David Rhainds. Nous testons déjà dans l’étude BRAIN-AF en cours, l’impact d’un anticoagulant utilisé pour prévenir la formation de caillots sanguins sur le déclin cognitif chez les personnes adultes ayant un trouble du rythme cardiaque. À terme, on souhaite ainsi réduire les maladies cardio- et cérébrovasculaires et leurs interactions.
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