L’étude BRAIN-AF reçoit la bourse des Instituts de recherche en santé du Canada
Accueil > Salle de presse > L’étude BRAIN-AF reçoit la bourse des Instituts de recherche en santé du Canada15 mars 2021
─
Cette somme permettra d’étendre, à distance, le recrutement de participants pour cette recherche qui vise à traiter le cœur et aider le cerveau.
L’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) annonce que l’étude BRAIN-AF a reçu une bourse de 1,4 million $ des Instituts de recherche en santé du Canada. Cherchant à mieux comprendre les effets des maladies cardiovasculaires sur le déclin cognitif du cerveau, l’étude pourra, grâce à cette somme, déployer à distance le recrutement de participants.
BRAIN-AF étudie un trouble fréquent du rythme cardiaque appelé fibrillation auriculaire (FA). C’est la première étude au monde à analyser les effets de la fibrillation auriculaire sur le déclin cognitif de jeunes patients de 62 ans et moins. « Notre hypothèse est que les microcaillots d’origine cardiaque endommagent le cerveau des jeunes patients souffrant de fibrillation auriculaire », mentionne Dre Lena Rivard, cardiologue surspécialisée en électrophysiologie à l’ICM et instigatrice principale de l’étude BRAIN-AF lancée en 2015 avec ses collègues, les docteurs Denis Roy et Paul Khairy.
Bien qu’il existe une indication de traitement anticoagulant pour les personnes plus âgées (de plus de 62 ans) ou avec un facteur de risque additionnel (comme l’hypertension, le diabète, l’insuffisance cardiaque ou un antécédent d’accident vasculaire cérébral) atteintes de fibrillation auriculaire, celui-ci n’est pas indiqué pour les personnes plus jeunes vivant avec ce trouble en raison du risque hémorragique associé. En analysant le potentiel d’un anticoagulant nommé rivaroxaban, l’équipe de recherche espère réduire le risque de déclin cognitif du cerveau et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les jeunes patients. Si cette nouvelle thérapie s’avérait efficace, elle pourrait profiter à 125 000 personnes au Canada.
« Nous pensons que le traitement anticoagulant préviendra la survenue et la progression de troubles cognitifs, autrement dit, en traitant un trouble du rythme cardiaque, nous développerions une nouvelle approche pour prévenir les troubles de la mémoire et la démence », poursuit Dre Lena Rivard.
BRAIN-AF est une étude clinique à double insu contrôlée par placebo, approuvée par Santé Canada. La phase pilote de l’étude de 500 patients démontre un bon profil de sécurité et les résultats préliminaires révèlent d’ailleurs que le déclin cognitif chez ces patients serait plus important qu’anticipé. Près de 40 % des patients nécessaires (plus de 800 patients) ont été recrutés dans 44 centres au Canada, dont une vingtaine se trouvent au Québec.
La fibrillation auriculaire et le déclin cognitif
La fibrillation auriculaire touche environ 200 000 personnes au Canada. Cette maladie cardiovasculaire affecte les deux cavités supérieures du cœur appelées oreillettes. Ces dernières sont les cavités de réception du cœur qui assurent, grâce à des signaux électriques réguliers, la circulation efficace du sang vers les ventricules du cœur puis le reste du corps. En présence de fibrillation auriculaire, les signaux électriques sont rapides, irréguliers et désorganisés, ce qui réduit l’efficacité du cœur à pomper le sang.
Si la fibrillation auriculaire n’est pas traitée, elle peut occasionner la formation de caillots sanguins dans les oreillettes. Ces derniers peuvent causer des AVC et, selon les chercheurs de l’ICM, peuvent être responsables de troubles de la mémoire et de démence. D’ailleurs, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la démence affecte plus de 50 millions de personnes. Au Canada seulement, c’est plus de 747 000 personnes âgées qui sont touchées par cette condition.
À propos de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM)
Fondé en 1954, l’Institut de Cardiologie de Montréal vise constamment les plus hauts standards d’excellence dans le domaine cardiovasculaire par son leadership en recherche clinique et fondamentale, en soins ultraspécialisés, en formation des professionnels et en prévention. Il abrite le plus grand centre de recherche en cardiologie, le plus grand centre de prévention cardiovasculaire ainsi que le plus grand centre de génétique cardiovasculaire au Canada. L’ICM est affilié à l’Université de Montréal et compte plus de 2 000 employés, dont 245 médecins et plus de 85 chercheurs.