La tête et le cœur, deux grands alliés

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Cet article est tiré de la deuxième édition du magazine de la Fondation

Pendant qu’on s’occupe du cœur des patients, la Dre Judith Brouillette, cheffe du département de psychiatrie de l’Institut de Cardiologie de Montréal, veille à leur santé mentale.

La Dre Judith Brouillette est une grande curieuse. Après un doctorat en électrophysiologie qui la prédestinait à un poste au sein de l’Institut de Cardiologie de Montréal, elle y est finalement entrée par une autre porte des années plus tard. C’est un stage en psychiatrie qui l’a convaincue de troquer le cœur contre le cerveau. À 27 ans, elle retourne aux études pour changer de discipline. « J’ai été happée par la psychiatrie. J’étais fascinée de voir à quel point la chimie du cerveau peut avoir des impacts magistraux sur le comportement humain », se souvient-elle. Aujourd’hui psychiatre, chercheuse et cheffe du département de psychiatrie à l’Institut, elle tient un rôle hors du commun pour un établissement spécialisé en santé cardiovasculaire.

Lien bidirectionnel

Bien que, traditionnellement, la médecine ait tendance à compartimenter les systèmes du corps humain, il est maintenant établi que le cœur et la tête s’influencent mutuellement. « Ce sont d’abord des psychologues qui ont fait des liens entre les deux en démontrant que les personnes ayant des traits de personnalité liés à l’hostilité, comme la colère et le cynisme, sont plus souvent victimes d’infarctus, explique la Dre Brouillette. Le champ de recherche s’est ensuite élargi à la dépression et aux troubles anxieux, entre autres. » Réciproquement, les problèmes de santé physique font augmenter le stress qui, lui, exacerbe les troubles mentaux. « Les symptômes d’anxiété, comme les palpitations et la douleur thoracique, s’apparentent souvent à des symptômes de maladies cardiaques », souligne la chercheuse.

Les psychiatres interviennent donc auprès des personnes hospitalisées, mais aussi des patients en consultation externe. Ils offrent leur expertise en ce qui a trait aux troubles mentaux. L’équipe du département de psychiatrie de l’Institut, composée de trois psychiatres et d’une psychologue, est souvent appelée à s’occuper de personnes en situation d’adaptation face à la maladie ou aux traitements cardiovasculaires de pointe, comme la greffe ou les cœurs mécaniques. Elle traite aussi des patients souffrant de délirium (un état de confusion aigu qui peut précéder ou suivre une opération) ou encore de troubles dépressifs ou anxieux.

Trois projets de recherche

L’anxiété est d’ailleurs le sujet d’intérêt principal de la Dre Brouillette. Son étude Préoccupations congénitales se penche sur l’anxiété des adultes vivant avec une maladie cardiaque présente depuis leur naissance. Elle s’intéresse également, dans l’étude Burnout, à l’anxiété, à l’épuisement professionnel et au trouble de stress post-traumatique chez les travailleurs de la santé pendant la pandémie de COVID-19. Finalement, son projet de recherche Torsade examine l’incidence réelle de certains psychotropes sur un type d’arythmie rare.

Au-delà de ses découvertes sur les liens entre le cœur et le cerveau, la Dre Brouillette tient à déstigmatiser les troubles de santé mentale. Le bien-être psychologique est indissociable de la santé physique et mérite qu’on s’y attarde. « Si on veut prendre soin du cœur, il faut aussi s’occuper de la santé mentale », conclut-elle.

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