D’un cœur à un autre : la relation particulière entre l’infirmière et le patient

Entretien avec Clarissa Nolasco, infirmière à la clinique d'insuffisance cardiaque de l'Institut

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Cet article est tiré de la troisième édition du magazine de la Fondation

« Mes valeurs de soignante me guident dans tout ce que j’entreprends. Tant que je serai en santé et que je pourrai aider, je le ferai. Il y a tellement de façons de donner au prochain et de faire une réelle différence. »

Depuis qu’elle a franchi pour la première fois la porte de l’Institut de Cardiologie de Montréal en 2006, Clarissa Nolasco n’a jamais regardé en arrière. L’infirmière clinicienne nous parle de l’unicité des soins infirmiers qui y sont prodigués, axés sur l’accompagnement personnalisé, et de l’approche humaniste hors norme qui fait toute la singularité du centre hospitalier.

Philosophie des soins infirmiers : faire cohabiter le plaisir et la sensibilité

Venue effectuer un stage de fin d’études à l’Institut de Cardiologie de Montréal en 2005, Clarissa y découvre un milieu de travail qui fait bande à part, où le personnel infirmier est heureux et épanoui. « Comme étudiant, on est appelé à visiter beaucoup de cliniques différentes en cours de stage. On peut facilement comparer les diverses ambiances de travail. À l’Institut, les gens avaient l’air tellement heureux, souriants. Les infirmières faisaient des blagues, travaillaient dans le plaisir, jouissaient d’une proximité unique avec les équipes, les médecins et les patients. À mes yeux, c’est extrêmement rare et précieux. »

Dès les premières minutes, la mentalité des soins, axée sur la grande importance accordée au temps offert pour accompagner les patients, rejoint la philosophie de travail de la jeune infirmière, qui décide de faire carrière à l’Institut. « En 17 ans, je suis toujours rentrée travailler avec le sourire. Jamais je ne me suis présentée ici à reculons. C’est un plaisir de faire partie de cette belle équipe et c’est énergisant de savoir que les efforts que l’on déploie font une différence énorme dans l’expérience des patients. »

Le travail en clinique d’insuffisance cardiaque : veiller au bien-être quotidien

Depuis son entrée en poste en 2006, Clarissa Nolasco a navigué à travers de nombreuses spécialités au sein de l’Institut, qu’il s’agisse de l’unité coronarienne, de l’unité des soins chirurgicaux, de l’urgence ou du département de recherche. Aujourd’hui, elle travaille à la clinique d’insuffisance cardiaque, où chaque infirmière est responsable de suivre quotidiennement quelque 500 patients en consultation externe, à raison de cinq jours par semaine.

« On voit les patients tous les jours : on les suit de façon rapprochée pour s’assurer qu’ils comprennent comment rester en équilibre et en santé, et qu’ils savent bien reconnaître les signes de décompensation cardiaque, pour leur éviter une hospitalisation. On les côtoie sur une longue période, on les connaît, ils nous communiquent ce qu’ils vivent et on les accompagne de manière personnalisée. Comme les médecins travaillent beaucoup en recherche pour offrir plusieurs options de thérapies et de soins, on aide à naviguer à travers tout ce qui est possible de faire pour eux, pour qu’ils deviennent une partie active de leur projet de santé. »

Être présent : soigner, au-delà des gestes cliniques

Pour l’infirmière de cœur et de profession, il existe au-delà de l’aspect technique des soins apportés une dimension humaine faisant partie intégrante de son métier :

« Les patients apprécient comment on les prend en charge, et ils nous le mentionnent souvent. Le travail de l’infirmière, tel que je le vois, est d’accompagner, de rassurer, de développer une proximité avec le patient. Comme soignante, cette qualité de relation me permet de m’assurer qu’ils ont bien compris ce qui se passe, qu’ils se sentent en confiance. C’est très riche du point de vue personnel. Mes patients, je les connais, je leur parle, ils sont contents de me voir lors de leurs rendez-vous. Les familles se sentent épaulées, et c’est ainsi pour tous les soins que mes collègues et moi offrons. »

On partage aussi les moments plus difficiles, la perte d’autonomie, la transition vers les soins palliatifs. On est dans ce cas davantage dans l’accompagnement que dans le soin actif, on s’adapte au rythme du patient et de sa famille, on les suit jusqu’à la fin de leur parcours. C’est plein d’humanité. »

Clarissa Nolasco se souvient de ce moment marquant, alors qu’elle était une jeune infirmière en apprentissage : « J’observais une infirmière plus expérimentée, qui était au chevet d’une patiente faisant de l’arythmie, et qui était en fin de vie. Tout naturellement, elle s’est approchée, s’est assise, et elle lui a tenu la main, pour l’accompagner pendant qu’elle s’en allait. Je me suis dit : “Ça, c’est un soin infirmier. C’est une présence.” L’infirmière était là pour elle, parce que même si elle ne l’entendait peut-être pas, même si elle ne la voyait pas, la patiente sentait sa présence. »

S’impliquer pour faire bouger les choses

Depuis quelques années, Clarissa Nolasco est ambassadrice officielle de la Fondation au sein du comité de la relève, organisation qui regroupe des jeunes entrepreneurs et travailleurs de la santé autour d’une même mission : celle de rallier le plus de monde possible autour de la cause de la santé cardiovasculaire.

Médecins du Monde : un partenariat unique

Depuis 5 ans, l’Institut de Cardiologie de Montréal s’implique dans la communauté en offrant gratuitement des soins de santé aux personnes sans filet social, par l’entremise de Médecins du Monde. Initiatrice de ce projet humanitaire sensible, Clarissa Nolasco est chargée d’assurer le lien entre l’organisme international et les professionnels de l’Institut.

« L’équipe de médecins bénévoles et moi soignons des patients qui pour toutes sortes de raisons n’ont pas accès à l’assurance maladie. C’est pour moi une grande fierté de faire partie d’un tel projet, parce que l’Institut est le seul centre hospitalier au Québec à avoir un partenariat avec Médecins du Monde. »

Habitée d’une bonté qui ne connaît pas de frontières, Clarissa Nolasco rêve du jour où l’accès aux soins pour tous deviendra une réalité. Dans la foulée, elle souhaite également de tout cœur que la qualité des soins infirmiers et celle de la relation entre patients et personnel soignant, qui font de l’Institut de Cardiologie de Montréal un lieu d’exception, demeurent à jamais intactes.

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