La Dre Judith Brouillette : une psychiatre qui veille sur les travailleurs de la santé

Fondation, en collaboration avec la Dre Judith Brouillette, chef du département de psychiatrie à l'Institut

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Alors que la pandémie de COVID-19 bat son plein depuis déjà près d’un an, chaque geste compte sur le plan de la santé mentale. C’est pourquoi la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal s’implique fièrement de différentes manières dans la communauté, notamment en soutenant la Journée Bell Cause pour la cause qui revient pour une 11e édition le 28 janvier prochain.

La Dre Judith Brouillette, cheffe du département de psychiatrie à l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM), redouble quant à elle d’ardeur pour trouver des moyens de préserver la santé psychologique des professionnels et des travailleurs de la santé. Voici un aperçu de son travail de recherche innovant et de son parcours plus qu’impressionnant.

Tous les chemins mènent à la santé mentale

Des mathématiques à la psychiatrie, en passant par les sciences pharmaceutiques, la Dre Judith Brouillette a flirté avec plusieurs carrières avant de devenir cheffe du département de psychiatrie à l’Institut. En effet, celle qui cumule les mentions d’honneur, les prix et les bourses pour son parcours exemplaire s’est d’abord intéressée à l’électricité cardiaque avant de se consacrer à la psychiatrie. Elle porte aujourd’hui deux chapeaux, soit celui de chercheuse et celui de psychiatre. Une combinaison qu’elle estime très valorisante et qu’elle a le plaisir de mener de front avec une équipe d’exception.

Maladie cardiaque et santé mentale : un lien bidirectionnel

Une équipe de psychiatres à l’Institut de Cardiologie de Montréal? Cela peut paraître surprenant, mais il existe bel et bien des liens importants entre les maladies cardiaques et la santé mentale. La Dre Brouillette en donne deux exemples courants et concrets. « Certains patients atteints d’une maladie cardiaque peuvent présenter des symptômes de dépression ou de déséquilibre psychologique. Chez d’autres, c’est l’anxiété qui accompagne le problème cardiaque. Comme il existe plusieurs points communs entre les symptômes de crise cardiaque et d’attaque de panique, certains auront besoin d’accompagnement, entre autres pour les aider à distinguer les signes et apprendre à vivre avec ces deux maladies simultanément, ou encore pour ajuster leur médication. Les interactions entre les médicaments sont à évaluer dans chaque cas. »

Le rôle du psychiatre à l’Institut

La psychiatrie est une spécialité dont l’exercice peut être très différent selon le parcours du professionnel, son milieu de travail et ses objectifs de carrière. À l’Institut, le rôle du psychiatre se décline en deux volets.

1. Les activités en clinique externe ou ambulatoire

À l’Institut, le psychiatre intervient sur rendez-vous en consultation externe, habituellement auprès de patients qui lui ont été adressés par un cardiologue. Dans ce contexte, il est appelé à poser des diagnostics en santé mentale, prescrire les traitements qui s’imposent et dispenser des « épisodes de soins », c’est-à-dire des actes de thérapie et d’éducation liés aux enjeux de maladie cardiaque et de santé mentale.

2. Les activités sur les étages médicaux ou avec les patients hospitalisés

Le psychiatre est également présent sur les étages médicaux pour poser des diagnostics et proposer des interventions. Notamment en raison de l’âge moyen de la population de patients de l’Institut, les états confusionnels et les épisodes de delirium ne sont pas rares. La Dre Brouillette est donc appelée à trouver les problèmes sous-jacents à ces états.

Des projets de recherche collés à l’actualité

En tant que chercheuse, la Dre Brouillette mène de front plusieurs projets de recherche qui lui tiennent à cœur.

Torsade : un projet de recherche sur les risques entre les médicaments pour le cœur et la santé mentale

Dans l’un de ses projets de recherche fondamentale, Torsade, la Dre Brouillette s’intéresse notamment aux effets indésirables cardiaques des médicaments utilisés pour soigner les troubles mentaux. Par exemple, certains antidépresseurs et antipsychotiques sont associés, dans de rares cas, à des arythmies appelées torsades de pointes.

Ce projet vise à ajouter des données scientifiques afin de trouver un équilibre entre la crainte d’effet secondaire rare, mais grave et les conséquences de sous-traiter le trouble mental.

Burnout : un projet de recherche clinique en lien avec la pandémie

À l’aube de la pandémie, la Dre Brouillette prévoit que la situation aura un impact sur l’équilibre mental des travailleurs de la santé. Elle lance alors un projet de recherche pour évaluer leur état de santé selon les paramètres que sont l’épuisement professionnel, l’anxiété, la dépression et le stress post-traumatique à plusieurs stades de la crise. Ce projet porteur reçoit le soutien financier du ministère de l’Économie et de l’Innovation et celui de la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal.

Fait intéressant, le projet Burnout repose sur l’utilisation d’outils biologiques et psychologiques (les résultats seront dévoilés sous peu!). En plus des questionnaires soumis à quelque 500 participants, une analyse de cheveux d’un échantillon de participants a aussi été effectuée. Celle-ci permettra d’évaluer le niveau d’hormone de stress, le cortisol, des participants trois mois après le début de la pandémie, en plus de celui avant même l’apparition du coronavirus. Ces résultats permettront à la Dre Brouillette de déterminer si les travailleurs de la santé les plus durement touchés par la crise sanitaire sont ceux dont les niveaux étaient déjà élevés avant la pandémie ou ceux avec une plus importante augmentation du taux d’hormones du stress avant-après la pandémie.

Outre les constats qui seront assurément fascinants, la Dre Brouillette nous révèle la véritable raison d’être du projet : cerner des pistes de solution pour diminuer les déclencheurs du stress et attirer l’attention sur les facteurs de risque en vue de réduire leur impact.

L’équilibre psychologique au temps de la pandémie

Le projet Burnout est toujours en cours, mais une chose est certaine : « bien que le taux de stress soit déjà élevé chez les travailleurs de la santé, on observe mondialement une augmentation du taux de choc post-traumatique dans le secteur », souligne la Dre Brouillette.

Sur une note plus personnelle, la Dre Brouillette admet que la pandémie a eu un impact sur son propre équilibre travail-vie. Maman de trois enfants, la jeune femme a dû prendre des mesures après une période de travail intense au début de la pandémie. Grâce au soutien de son conjoint, à des habitudes de vie saines et à l’aide de son entourage, la situation s’est vite rétablie, mais cet épisode a rappelé à la Dre Brouillette que personne n’est à l’abri en temps de crise.

La Journée Bell Cause pour la cause : une occasion rêvée de sensibiliser les Québécois

La Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal est fière de s’associer à la 11e édition de la Journée Bell Cause pour la cause le jeudi 28 janvier pour contribuer à faire progresser la sensibilisation à la santé mentale.

Notre partenaire Bell est l’une des premières entreprises à nommer les enjeux de santé mentale. Selon la Dre Brouillette, « c’est tout à son honneur, car il faut du courage pour évoquer le sujet et solliciter des personnalités publiques pour le faire! » De telles initiatives ont un effet réel sur la stigmatisation des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale.

La crise de la COVID-19 a bouleversé tous les aspects de notre vie, y compris notre santé mentale. Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, 38 % des Canadiens affirment que leur santé mentale s’est détériorée en raison du contexte de la COVID-19. De plus, les personnes qui souffraient déjà de problèmes de santé mentale avant la crise sont deux fois plus susceptibles d’affirmer que leur santé mentale s’est détériorée en raison de la crise de la COVID-19. C’est pourquoi la Fondation souhaite contribuer à créer un changement positif.

Espoir et économie d’énergie : rester positifs et solidaires

En pleine deuxième vague de COVID-19, la Dre Brouillette lance un cri du cœur : « À ceux qui sont fragilisés par la pandémie, n’oubliez pas que le ralentissement imposé par la crise est également l’occasion de prendre soin de soi et de réaliser des économies d’énergie pour démarrer la nouvelle année du bon pied. Et à ceux qui sont moins durement touchés par la pandémie, ne vous sentez pas coupables de “bien aller” et soutenez vos proches qui sont en déséquilibre! Un jour, ils vous rendront la pareille. »

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