Fête nationale du Québec – L’alcool, une arme redoutable à double tranchant pour la santé

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21 juin 2019

À l’approche de la Fête nationale du Québec, la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal fait le point sur la consommation d’alcool et ses effets sur la santé.

Bien que l’alcool fasse partie du quotidien de l’humanité depuis des millénaires, cette substance est loin d’être inoffensive, et exerce même des effets très complexes sur la santé. Une synthèse des nombreuses études réalisées sur ce sujet montre que la consommation quotidienne de quantités faibles d’alcool (deux verres pour les hommes et un verre pour les femmes) est associée à une réduction significative (environ 20 %) du risque de mortalité prématurée comparativement aux personnes qui ne boivent pas.

Cette fenêtre protectrice est cependant très étroite : par exemple, la consommation quotidienne d’environ 30 g d’alcool par une femme, ce qui correspond à deux verres, est suffisante pour annuler presque tout effet positif associé à l’alcool. À des quantités plus élevées, l’effet protecteur de l’alcool disparaît complètement pour faire place à une hausse rapide du risque de mort prématurée.

Il faut aussi noter que les beuveries, où de grandes quantités d’alcool peuvent être consommées dans un court laps de temps, sont également associées à plusieurs effets nocifs, en particulier une hausse très importante du risque d’AVC.

À quel moment la consommation d’alcool est-elle abusive?

Au-delà des quantités mentionnées, la consommation est clairement abusive, car elle est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers, en particulier ceux de la bouche, du larynx, de l’œsophage, du côlon, du foie ainsi que du sein. L’ingestion chronique de fortes quantités d’alcool est également est associée à plusieurs pathologies du système cardiovasculaire, incluant l’athérosclérose, l’hypertension, certaines cardiomyopathies ainsi que des arythmies, ce qui hausse considérablement le risque de mortalité cardiovasculaire.

L’alcool est donc une redoutable arme à double tranchant, et il est important de limiter la consommation quotidienne d’alcool à des niveaux faibles, idéalement un maximum de deux verres par jour pour les hommes et d’un verre pour les femmes, et même fort probablement un peu moins.

Privilégier le vin rouge

Le vin rouge est un breuvage complexe contenant plusieurs milligrammes de composés phénoliques qui sont extraits de la peau du raisin au cours du processus de fermentation. Ces molécules possèdent des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, anti-plaquettaires et vasodilatatrices, ce qui suggère que le vin rouge pourrait entrainer des effets positifs plus grands que ceux associés simplement à la présence d’alcool.

Dans l’ensemble, plusieurs études et observations montrent que la consommation modérée d’alcool représente un des facteurs du mode de vie qui peut contribuer à diminuer le risque de maladie coronarienne et de mort prématurée[1]. D’ailleurs, les personnes de 50 ans qui ne fument pas, mangent sainement, font 30 minutes et plus d’activité physique quotidienne, maintiennent un poids santé (IMC entre 19 et 25) et consomment modérément de l’alcool (5-15 g par jour pour les femmes, 5-30 g par jour pour les hommes) ont 82 % moins de risque de décéder de maladies cardiovasculaires et 65 % moins de risque de mourir d’un cancer[2]. En pratique, cela se traduit par une augmentation de la longévité de 14 ans pour les femmes et de 12 ans pour les hommes.

Tu veux un verre?

Ce qu’on appelle communément un « verre » ou encore une « consommation standard » fait référence à la quantité de boisson alcoolisée qui entraine l’absorption d’environ 12 à 15 grammes d’alcool pur. La taille d’un verre dépend donc directement de la teneur en alcool de la boisson consommée, soit 340 ml pour une bière à 5 % d’alcool, 140 ml pour un verre de vin à 12 % d’alcool, 85 ml de vin fortifié (le Porto, par exemple) à 20 % d’alcool, et 45 ml pour un verre de spiritueux à 40 % d’alcool.

Pour être réellement bénéfique, la consommation d’alcool doit faire partie d’un mode de vie globalement sain, incluant une alimentation riche en végétaux, une activité physique régulière, le maintien d’un poids corporel normal et, évidemment, l’absence de tabagisme.

Pour en apprendre davantage sur la prévention en santé cardiovasculaire, rendez-vous sur le site Web de l’Observatoire de la prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal.

À propos de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Fondé en 1954 par le Dr Paul David, l’Institut de Cardiologie de Montréal vise constamment les plus hauts standards d’excellence dans le domaine cardiovasculaire par son leadership en recherche clinique et fondamentale, en soins ultraspécialisés, en formation des professionnels et en prévention. L’Institut de Cardiologie de Montréal figure parmi les trois meilleurs centres de cardiologie au monde. Il s’est doté de la première Direction de la prévention au Canada, d’un centre de génétique cardiovasculaire, et du premier programme d’enseignement par simulation dédié à la cardiologie au Canada. L’Institut est affilié à l’Université de Montréal et compte plus de 2 000 employés, dont 245 médecins membres du CMDP et plus de 85 chercheurs. On y pratique plus de 2 200 interventions chirurgicales chaque année.

À propos de la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Établie en 1977, la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal recueille et administre des fonds pour soutenir la réalisation des projets novateurs et prioritaires de l’Institut, et lutter contre les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité au monde. Ses événements philanthropiques et les contributions de ses donateurs ont permis à ce chef de file en santé cardiovasculaire de devenir le plus important centre de recherche en cardiologie au pays. Depuis sa création, la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal a recueilli plus de 283 millions de dollars en dons. Ses 27 514 donateurs ont permis de faire des découvertes importantes et de soutenir les spécialistes, professionnels et chercheurs de l’Institut afin d’offrir des soins à la fine pointe de la technologie à des dizaines de milliers de patients du Québec.

L’information de ce communiqué provient de l’article Les bons et mauvais côtés de l’alcool de l’Observatoire de la prévention.


[1] D’après les résultats de l’étude INTERHEART et celle du groupe de Akesson.

[2] D’après une étude récente qui illustre à quel point l’impact de ces habitudes de vie peut être extraordinaire.

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