À l’origine du geste : l’histoire de cœur des frères Migliara, donateurs engagés

Entretien avec Salvatore et Giovanni Migliara, grands donateurs et bénévoles

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Depuis ses débuts, la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal a la chance de pouvoir compter sur l’implication profonde d’humains d’exception qui savent lui insuffler force et énergie. Salvatore et Giovanni Migliara, deux frères œuvrant dans le milieu des résidences pour personnes âgées sur l’île de Montréal, figurent parmi ces êtres essentiels. Ils nous livrent aujourd’hui le récit vibrant de leur désir d’engagement, désir qui ne cesse de s’affirmer et de grandir, ancré dans un monde où les besoins se font toujours plus présents.

La naissance des Cœurs Universels

C’est en 2002 que la Fondation de l’ICM entre dans la vie de Salvatore Migliara, alors qu’un de ses proches l’invite à prendre part à un mouvement collectif. « C’est mon ami Adrien Perron, celui que tout le monde surnomme affectueusement papa – un homme tellement généreux et impliqué dans différentes causes –, qui est venu me voir et m’a dit : “tu sais, Vittorio DiVito, le propriétaire de l’Auberge Universel, l’Institut de Cardiologie a sauvé sa vie à trois reprises. Il aimerait ça qu’on crée un groupe pour faire une levée de fonds annuelle pour la Fondation”. Alors, tout de suite, j’ai dit à papa Perron : “ok, j’embarque!” Et comme Vittorio DiVito était propriétaire de l’Auberge Universel, Adrien a eu l’idée d’appeler notre initiative les Cœurs Universels. Ça a commencé comme ça, avec une petite organisation formée d’amis de Vittorio – différents gens d’affaires généreux qui avaient le désir de s’impliquer pour appuyer une bonne cause », explique M. Migliara.

Un groupe de donateurs qui grandit d’année en année

Pendant une quinzaine d’années, Salvatore Migliara anime des galas annuels, en collaboration avec les autres membres du comité organisateur des Cœurs Universels. « Les premières années, on
le faisait à l’Auberge, mais avec le temps, l’événement est devenu tellement grandiose que la capacité maximale a été atteinte… ce qui était un beau problème! On a donc changé de lieu, et l’équipe s’est mise à grandir, encore et encore », raconte-t-il.

Passer le flambeau et poursuivre l’œuvre caritative

Il y a quelques années, Adrien Perron, l’ami de tous, ce papa qui avait convaincu Salvatore Migliara d’entrer dans le mouvement des Cœurs Universels, est tombé malade. « Je n’oublierai jamais ce moment-là. Son fils m’a appelé et m’a dit : “mon père veut te voir, et il faudrait que tu viennes vite, ça se passe en fin de semaine… il va partir”. C’était un samedi après-midi, et il est décédé le dimanche. Je vais toujours me souvenir de notre conversation. Il était encore super lucide, et il m’a dit : “Mon petit gars, j’ai une faveur à te demander. Tu vas me promettre une chose. Les Cœurs Universels, c’est juste toi qui peux faire continuer cette activité-là, alors promets-moi que ça ne va pas mourir avec moi”. J’étais très touché, puis j’ai tenu ma parole. Depuis des années maintenant, même si je deviens plus fatigué, chaque fois que j’annonce que je veux passer le flambeau à quelqu’un d’autre, c’est la voix de papa Perron qui revient me chercher, c’est sa voix que j’entends et qui me dit de continuer », confie Salvatore Migliara.

En 2019, désireux d’apporter un souffle nouveau à l’organisation, Salvatore Migliara invite son frère cadet, Giovanni Migliara, à se joindre au mouvement. Pour le groupe de donateurs, c’est le début d’un nouveau cycle où les idées novatrices fusent. « Quand la contrainte de la COVID est arrivée, avec l’impossibilité de faire de grands rassemblements, on a eu une idée. Comme nous sommes de grands collectionneurs d’autos, mon frère et moi, on a décidé de donner quelques véhicules en organisant une loterie; c’est de là qu’est parti Le tirage du cœur. Ç’a tout de suite très bien fonctionné. La première année, on a amassé 225 000 $, c’est le montant annuel le plus important jamais atteint. Pour un petit groupe de rien du tout, de 4 ou 5 personnes au moment où Adrien Perron nous avait rassemblé, c’est aujourd’hui plus de deux millions de dollars qui ont été amassés depuis 2002… c’est vraiment pas pire! », affirme de bon cœur le frère aîné.

S’impliquer en cardiologie, aujourd’hui plus que jamais

Pourquoi s’impliquer encore aujourd’hui, après toutes ces années, et pourquoi toujours en cardiologie? Quand on pose la question aux deux frères, la réponse est naturelle et très sentie. « Notre vie, la vie de nos parents, a commencé dans l’est de Montréal, alors aider les hôpitaux et les institutions qui sont dans l’Est, c’est naturel. Aussi, je crois qu’en tant que propriétaires de résidences pour personnes âgées, la cardiologie est une de nos plus grandes préoccupations, parce que la santé cardiovasculaire, ça concerne directement un grand nombre de nos résidents. Les besoins grandissants, on les voit tous les jours, alors ça nous touche beaucoup. On a envie de redonner à un secteur dans lequel on est impliqués et où l’on voit les impacts réels. Les deux tiers de nos résidents ont ou auront besoin des soins qu’offre l’Institut, ce qui n’est pas peu dire. Je crois que ça nous appartient à tous, comme gens d’affaires, ça fait partie de notre devoir de redonner dans nos secteurs. Finalement, il faut aussi dire que l’Institut et la cause qu’elle défend sont proches de notre histoire familiale, de notre histoire personnelle, parce que nos deux parents sont également passés par l’ICM, ils y ont été soignés », confie Giovanni.

« Toutes les causes sont bonnes, toutes les fondations aussi, mais à un moment on s’attache à celle qui est sur notre chemin, qui se présente sur notre route de vie et c’est pour ça que moi, j’ai choisi l’ICM, il y a déjà plus de 20 ans. Les besoins sont énormes, et je sais qu’avec l’Institut, on donne pour du tangible : les équipements, le développement de la technologie et de l’expertise, j’ai vu tout ça prendre son envol à travers les années. J’ai également compris qu’il fallait vraiment soutenir la recherche, parce qu’elle est primordiale, elle a amené l’Institut à un autre palier, à une reconnaissance mondiale, et c’est vraiment admirable. Sur le plan personnel, j’ai aussi eu un accident de travail en 1990, qui m’a amené à découvrir le Centre ÉPIC, dont je suis toujours membre aujourd’hui. Le Centre m’a beaucoup aidé à retrouver ma forme physique, et j’en suis très reconnaissant », conclut Salvatore.

Le cœur de Salvatore

Si le cœur de Salvatore pouvait parler, voici ce qu’il nous dirait :

« Il faut aider la Fondation parce que, oui, toutes les causes sont bonnes, mais on a un organe principal dans notre corps, et cet organe-là, c’est le cœur. On peut vivre sans une jambe, sans un rein, mais pas sans son cœur. Pas de cœur, pas de vie. »

Le cœur de Giovanni

Si le cœur de Giovanni pouvait parler, voici ce qu’il nous dirait :

« Il faut aider pour se faire aider un jour. Tant que le besoin ne se manifeste pas, on ne comprend pas à quel point c’est important. Mais quand ça arrive, c’est là que l’on comprend, et sans les fonds, on ne peut pas avancer. Il faut être fiers et se souvenir que chaque dollar compte, et que donner, ça nous redonne quelque chose aussi. Redonner à la société, ça nous valorise tous. Pour nous, c’est la fierté d’avoir fait partie de l’ICM, d’avoir contribué à la reconnaissance dont elle jouit aujourd’hui qui nous porte. »

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