L’héritage médico-historique de l’ICM : un travail d’analyse méticuleux orchestré par Julie Todd

Entretien avec Julie Todd, cheffe du service de l'Infocentre

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Cet article est tiré de la quatrième édition du magazine de la Fondation

Si l’Institut de Cardiologie de Montréal peut aujourd’hui raconter ses 70 ans d’histoire et démontrer — données à l’appui — son incidence sur la santé de la population québécoise, c’est notamment grâce au travail et à la vision de Julie Todd, cheffe du service de l’Infocentre. Passionnée de données et de résolution de problèmes, elle s’illustre par sa capacité à fédérer et à engager les acteurs clés du milieu de la santé autour d’enjeux névralgiques, ce qui lui a permis de se démarquer, et ce, depuis le début de sa carrière. Après des études en sociologie axées sur le domaine de la santé, elle a complété sa maîtrise des notions statistiques et épidémiologiques par un certificat en psychologie.

« J’avais ce besoin de relier l’individuel (l’humain) aux grands phénomènes de groupe », explique-t-elle.

Un parcours en santé pluridisciplinaire

Après avoir travaillé sur des projets de recherche sur la communication médicale, Julie entre en poste à l’Agence de la santé et des services sociaux au sein de la Direction de la santé physique. « Mon mentor de l’époque m’a offert le dossier de l’obstétrique et de l’accouchement. Comme j’ai réussi à régler les enjeux en cours, j’ai ensuite été impliquée en cardiologie et en neurologie. De là, j’ai créé des comités régionaux, et c’est dans ce contexte que j’ai rencontré certains médecins de l’ICM et que j’ai commencé à tisser des liens avec l’Institut. Puis, en 2015, la réforme est arrivée et à la suite de l’abolition de l’Agence, le Dr Peter Guerra m’a sollicitée pour venir travailler à l’ICM et j’ai immédiatement accepté », se souvient-elle.

Quand les archives racontent une histoire de cœur

Si l’analyse de données statistiques fait partie de l’ADN de Julie Todd, à son arrivée à l’ICM, il n’existait pas de structure pour préserver les chiffres. « Je n’avais pas de matière à analyser pour identifier ce qui va bien ou mal. J’ai commencé à bâtir une architecture de données et, de fil en aiguille, on a pu mettre les bases d’une structure en place », se remémore-t-elle.

Lors d’une visite au Centre de documentation, alors que Julie est à la recherche de photos d’archives, on lui remet deux grands cartables contenant une multitude de coupures de journaux. Elle était loin de se douter des pièces d’anthologie qui s’y trouvaient. « Le contenu datait des années 50, c’était un peu comme trouver un trésor oublié! On a découvert une copie par année des rapports annuels avec les faits saillants, le tout, dans les mots du Dr Paul David, le fondateur de l’Institut. Tout ça racontait une histoire qui menaçait d’être oubliée. Je suis devenue complètement investie dans cette histoire. Plus j’en découvrais, plus je devenais consciente de l’importance de raconter celle-ci. Il fallait tout numériser, tout préserver. »

En 1957, le jeune Pierre Whissel est le premier patient opéré à cœur ouvert grâce au prototype de la machine cœur-poumon.

70 ans d’héritage médico-historique grâce à la convergence des données

« En 2020, j’ai aussi réalisé qu’il y avait des données oubliées dans certains départements. On est allés jusqu’à décortiquer les informations des tout premiers dossiers jusqu’à maintenant avec une approche quasi archéologique. Avant cette grande opération d’analyse, on pouvait se douter de l’impact significatif qu’a eu l’Institut sur l’espérance de vie des Québécois alors qu’aujourd’hui, nous pouvons le démontrer clairement. Il n’y a aucun hôpital au Québec qui a fait ce travail-là! », raconte-t-elle avec enthousiasme.

Des jalons importants qui ont transformé le visage de la cardiologie

Alors que le travail de l’équipe de l’Infocentre permet aujourd’hui de consulter une mine d’informations sur la santé des Québécois, qu’il s’agisse, par exemple, de l’incidence de l’obésité, du diabète ou des infarctus depuis les 50 dernières années, c’est surtout l’impact indéniable de la médecine cardiovasculaire qui enthousiasme Julie Todd. « Si un patient atteint d’une maladie cardiovasculaire dépasse aujourd’hui l’âge moyen de l’espérance de vie — au Québec —, c’est indéniablement grâce à l’ICM et c’est aussi le legs de la vision que portait le Dr Paul David. La prévention (qui est une des missions de l’ICM), la cessation tabagique, mais aussi nos traitements chirurgicaux ont eu un impact majeur. Aujourd’hui, nos patients sont deux fois plus vieux qu’avant et restent 75 % moins de temps à l’hôpital qu’avant, c’est colossal! », conclut-elle.

Le cœur de Julie

Si le cœur de Julie pouvait parler, voici ce qu’il nous dirait :

« Avec pugnacité et honneur, je laisse les chiffres me raconter chaque brique posée, chaque geste offert par des milliers de gens dévoués à une cause qui a profondément amélioré notre société. Nous sommes tous passagers d’un Institut qui améliore l’avenir. Je l’apprécie à chaque instant… et vous? »

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